Depuis plusieurs années, la formation professionnelle en France traverse des mutations profondes. L’année 2022 a été marquée par des évolutions réglementaires majeures visant à réguler le Compte Personnel de Formation (CPF) et à renforcer la lutte contre la fraude. En 2024, les organismes de formation sont confrontés à un défi de taille : le déficit des financements, qui freine l’accès à la formation et menace l’avenir du secteur.
Une offre de formation stable, mais des souscriptions en baisse
Fin 2023, malgré une régulation accrue du secteur, le catalogue du CPF demeure relativement stable avec 192 000 formations proposées par 15 000 organismes de formation. Cette offre, diversifiée sur le papier, cache cependant des disparités importantes. Les campagnes de contrôle, qui ont conduit à la fermeture de plus de 1 000 organismes, n’ont réduit que de 4 % le nombre de formations disponibles. Cependant, elles ont également entraîné une baisse drastique des souscriptions de formation, passant de 1,8 million en 2022 à seulement 1,3 million en 2023, soit une diminution de 27 %.
Une concentration de l’offre de formation
Si l’offre reste large, elle est néanmoins concentrée dans quelques domaines spécifiques. Fin 2023, près d’une formation sur deux sur la plateforme Mon Compte Formation est liée aux secteurs des transports, manutention, magasinage ou des langues vivantes. Cette concentration risque de réduire les opportunités de développement dans des secteurs en plein essor, limitant la diversité des compétences sur le marché du travail.
Sur les 85 domaines de formation, les 10 principaux concentrent plus de 80 % des formations disponibles. Cette concentration accentue les déséquilibres, notamment pour les demandeurs d’emploi et les salariés cherchant des qualifications dans des secteurs moins représentés.
Des prix et des durées de formation variables
Le coût moyen d’une formation inscrite au catalogue Mon Compte Formation est de 2 260 € pour 113 heures, mais ces chiffres varient fortement selon les secteurs (de quelques centaines d’euros à plus de 10000€, pour des durées de formations de moins 10h à plusieurs centaines d’heures). En parallèle, certaines certifications, comme le permis de conduire catégorie B, continuent de dominer le catalogue. Avec une offre en moyenne de 1 230 € pour 30 heures, le permis B représente à lui seul 21 % des formations proposées, une hausse de 4 points par rapport à 2022.
Les contraintes financières des utilisateurs du CPF
Face à ces coûts, les bénéficiaires du CPF sont confrontés à des limites budgétaires. Le solde moyen disponible sur leur compte CPF début 2023 est de 1 800 €, un montant souvent insuffisant pour financer des formations longues ou certifiantes. En conséquence, ils privilégient des formations courtes et moins coûteuses.
Ce choix de formation est également dicté par des objectifs différents : les demandeurs d’emploi se tournent majoritairement vers des formations certifiantes, nécessaires pour leur insertion professionnelle, tandis que les salariés et indépendants optent pour des certifications en langues ou en informatique, souvent moins coûteuses et plus courtes.
Un budget de formation professionnelle sous pression pour 2024
Le budget alloué par France Compétences pour 2024 ne permet pas d’espérer une amélioration significative du financement de la formation professionnelle. Les 11 Opérateurs de Compétences (OPCO) se verront allouer 10,4 milliards d’euros, principalement destinés à l’alternance, dont les contrats d’apprentissage absorberont une part importante. Les montants dédiés au CPF, via la Caisse des Dépôts, stagnent à 2,2 milliards d’euros.
Le budget alloué aux Associations Transitoires Provisoires (AT Pro) pour le Projet de Transition Professionnelle (PTP) reste inchangé à 500 millions d’euros, tandis que les fonds attribués aux opérateurs du Conseil en Évolution Professionnelle (CEP) diminuent, passant de 100 à 81 millions d’euros. Ces restrictions budgétaires accentuent encore le déficit de financement, rendant l’accès à la formation plus difficile pour de nombreux bénéficiaires.
La nécessité de s’informer et de se faire accompagner
Face à ces contraintes budgétaires et à l’évolution du secteur, il est impératif pour les organismes de formation de s’adapter en se renseignant sur les dispositifs de financement disponibles et en renforçant leur qualité. L’obtention des certifications telles que Qualiopi, l’inscription au Répertoire Spécifique (RS) ou au Répertoire National des Certifications Professionnelles (RNCP) sont devenues des conditions indispensables pour bénéficier des financements publics et rester compétitifs sur le marché.
La certification Qualiopi, par exemple, est désormais un gage de qualité incontournable pour obtenir des financements via le CPF. De même, le référencement au RS et au RNCP permet de garantir l’éligibilité des formations aux dispositifs de financement. Ces démarches nécessitent souvent un accompagnement spécifique, mais elles sont essentielles pour assurer la pérennité et la reconnaissance des organismes de formation.
En somme, les organismes de formation doivent s’adapter aux nouvelles réalités économiques et règlementaires. Cela passe par une meilleure information, une démarche qualité rigoureuse et une optimisation des offres pour répondre aux besoins des bénéficiaires tout en garantissant leur accès aux financements. Dans ce contexte, se faire accompagner dans ces démarches de certification est un investissement clé pour l’avenir du secteur.
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