RNCP et Répertoire Spécifique : tout savoir sur les référentiels de certifications

Vous souhaitez rendre une de vos formations certifiantes ? Votre objectif : déposer un dossier de certification auprès de l’organisme responsable des répertoires nationaux : France Compétences. Seulement, cette démarche peut être longue et exige un travail de préparation méticuleux. En effet, le projet de certification doit satisfaire aux critères d’enregistrement au RNCP ou au RS. Pour cela, votre dossier de certification doit comporter 3 référentiels : un référentiel d’activités (référentiel RNCP), un référentiel de compétences et un référentiel d’évaluation.
- Comment construire ces référentiels ?
- Quelles attentes diffèrent entre le RS et le RNCP ?
- Comment articuler les blocs de compétences de votre certification ?
- Sur quels critères l’évaluation permet-elle de mesurer le niveau de maîtrise des compétences acquises ?
Autant de questions auxquelles nous allons tenter de répondre dans cet article pour vous aider à mieux comprendre les attentes de France Compétences en matière de certification professionnelle.
Sommaire
- Les enjeux sociaux et économiques d’une certification professionnelle
- RNCP et RS : comprendre les différences pour construire vos référentiels
- Les critères de validation d’une certification par France Compétences
- Activités, compétences, évaluation : comment construire des référentiels solides pour votre certification RNCP ou RS ?
- Formités vous accompagne dans l’enregistrement de votre certification au RNCP ou au RS
- FAQ – Les référentiels de certification RNCP et RS
Les enjeux sociaux et économiques d’une certification professionnelle
En premier lieu, il convient de revenir sur les enjeux sociaux et économiques d’une certification :
- Pour les actifs : sécurisation des parcours professionnel, renforcement de l’insertion professionnelle et de la mobilité professionnelle, reconnaissance de leurs compétences, accès à des financements publics et mutualisés, dont le CPF et le CPFT.
- Pour les employeurs : repère fiable en matière de recrutement et d’aptitudes professionnelles et une réponse à leurs besoins en compétences sur le marché du travail.
- Pour les organismes de formation : lisibilité et adaptation de leur offre de formations aux besoins du marché du travail et accès à des financements publics et mutualisés.
- Pour la collectivité : garantie de l’adaptation des dispositifs de développement des compétences aux besoins socio-économiques, baisse du chômage structurel, amélioration de la compétitivité de l’économie nationale.
Compte tenu de ces enjeux, certifier une personne n’est pas un acte anodin et engage des responsabilités de la part du certificateur.
La question de l’évaluation est donc cruciale dans un projet de certification relevant du RNCP comme du RS. France compétences apporte sur ce point des préconisations dans sa note d’octobre 2021.
RNCP et RS : comprendre les différences pour construire vos référentiels
En matière de certifications professionnelles, il existe 2 répertoires complémentaires :
- le RNCP : Répertoire National des Certifications Professionnelles,
- le RSCH : Répertoire Spécifique des Certifications et Habilitations.
Si ces deux répertoires officiels présentent des certifications reconnues par l’État, il est important de bien comprendre ce qui les distingue pour monter votre dossier. En effet, leurs objectifs différents impliquent également des critères de validation différents. Explications.
Qu’est-ce qu’un titre RNCP ?
Les titres RNCP sont des certifications reconnues et validées par l’État, inscrites au Répertoire National des Certifications Professionnelles. Il peut s’agir de diplômes (comme un CAP ou un Master), des Titres Professionnels ou encore des CQP (Certificats de Qualification Professionnelle). Leur point commun est qu’ils préparent à l’exercice d’un métier complet.
Une certification inscrite au RNCP garantit la qualité du contenu de formation ainsi que son évaluation. Elle certifie aussi qu’elle répond à un vrai besoin en accord avec le marché du travail.
Qu’est-ce qu’une certification RS ?
Au RNCP viennent s’ajouter des certifications complémentaires, inscrites sur un autre répertoire : le RSCH. Ces certifications, à la différence des titres RNCP, ne visent pas à apprendre un métier directement, mais plutôt à compléter ses compétences ou à se spécialiser. Il peut s’agir :
- d’habilitations répondant à une obligation légale (comme le CACES pour la conduite d’engins professionnels) ;
- de certifications de compétences transversales applicables à différents métiers (comme une certification en langue ou en informatique) ;
- de certifications de compétences complémentaires relatives à un métier en particulier.
Ce n’est donc pas la qualité du dossier qui définit votre inscription au RNCP ou au RS mais bien la visée finale de votre formation et votre certification. Qu’elle soit inscrite au RNCP ou au RS, une certification reconnue par l’État est un sérieux gage de qualité à mettre en avant auprès de vos apprenants. De plus, rendre sa formation certifiante, que ce soit par un titre RNCP ou une certification inscrite au RS donne droit à des financements publics, tels que le CPF.
RS ou RNCP : quelle est la certification la plus adaptée à votre projet ?
Télécharger notre guide complet pour mieux comprendre les différences entre les deux répertoires et monter un dossier solide qui répond aux exigences de France Compétences.

Les critères de validation d’une certification par France Compétences
La commission de certification professionnelle de France compétences se base sur différents critères pour examiner les demandes d’enregistrement des certifications. Ils sont au nombre de 9 pour une certification destinée au RNCP, et 6 pour un enregistrement au RS.

Consultez aussi notre article >> Vos certifications RNCP & RS : Ce qui change dès juin 2025
Activités, compétences, évaluation : comment construire des référentiels solides pour votre certification RNCP ou RS ?
Vous voilà prêt à rédiger vos référentiels de certification pour envoyer votre dossier à France Compétences. Mais en fait, que doivent-ils vraiment contenir ? Comment allez-vous les rédiger ?
Au RNCP, chaque certification doit comporter :
- un référentiel d’activités (situations de travail, métiers visés),
- un référentiel de compétences (connaissances et compétences mobilisées),
- un référentiel d’évaluation (critères et modalités d’évaluation).
Les certifications sont organisées en blocs de compétences, permettant une validation progressive et une meilleure employabilité.
Si le Répertoire Spécifique n’oblige pas à formaliser un référentiel d’activités, la certification doit tout de même démontrer son ancrage dans une activité professionnelle et répondre à un besoin en compétences identifié.
Pour plus d’informations, vous pouvez consulter la note de France Compétences sur les référentiels d’activités, de compétences et d’évaluation.
Les référentiels d’activités et de compétences
Ces référentiels RNCP visent à rattacher la certification à la réalité des activités professionnelles du métier ciblé. Ils doivent démontrer que la certification répond à un besoin du marché du travail et être le plus complet possibles pour couvrir tous les besoins métier des apprenants. Ils serviront ensuite de base aux organismes de formation pour créer leur offre, et aux employeurs pour qualifier leurs recrutements.
France Compétences s’attache de plus en plus à la pertinence métier des certifications. Et pour cela, insiste beaucoup sur la rédaction des compétences visées en tant que mobilisation pertinente de savoirs, savoir-faire techniques et relationnels dans des situations de travail variées. Elles doivent être rédigées de manière concrète, logique, reflétant réellement les activités professionnelles visées.
Il est ainsi recommandé de rédiger les compétences en suivant cette structure :
“Verbe d’action” + “quoi” + “pourquoi (la finalité)” + “comment”
Exemple : Établir (verbe d’action) un contrat de coaching (quoi) dans le respect de la réglementation légale et de la déontologie (comment) afin de garantir l’implication du client et le déroulement opérationnel du processus d’accompagnement (pourquoi).
Zoom sur les blocs de compétences RNCP
Les certifications inscrites au RNCP doivent être construites sous forme de blocs de compétences. Légalement, France Compétences définit ces blocs comme des “ensembles homogènes et cohérents de compétences contribuant à l’exercice autonome d’une activité professionnelle et pouvant être évaluées et validées” (art. L. 6113-1 du code du travail).
Concrètement, cela signifie que chaque bloc permet une montée en compétence progressive tout en étant autonome et pouvant être validé de manière distincte. Les blocs de compétences offrent ainsi la possibilité de créer des passerelles entre différentes certifications. Ils doivent être construits sur une analyse robuste du travail, clairement reliés aux activités professionnelles, et évalués selon des modalités professionnelles adaptées.
Le référentiel d’évaluation
Le référentiel d’évaluation doit garantir la fiabilité et la lisibilité des évaluations. Il doit préciser les situations d’évaluation (réelles ou simulées) et les critères de réussite (attendus observables).
Les modalités de l’évaluation certificative
Évaluer, suppose de se référer à un cadre précis. Le référentiel d’évaluation RNCP ou RS doit donc comporter :
- Les modalités de l’évaluation, à savoir les situations observables et cohérentes avec le niveau attendu de maîtrise de la certification, le plus proche des situations de travail réelles. Plusieurs modalités peuvent se compléter : QCM, mise en situation professionnelle, soutenance orale à partir d’un projet réalisé et questionnement, entretiens… L’important est de couvrir toutes les compétences de la certification.
- Les critères permettant d’apprécier la maîtrise de la mise en œuvre de la compétence professionnelle et se composent de 2 éléments : une qualité générale attendue et un ou des indicateurs objectifs et observables.
L’organisation des examens doit par ailleurs permettre de prendre en compte les besoins spécifiques de personnes en situation de handicap et de mettre en œuvre des aménagements d’épreuves adaptés. Plus le référentiel d’évaluation sera précis et cohérent avec le niveau de performance attendu par la certification, plus la qualité de l’évaluation sera garantie et de fait, l’équité de traitement entre les candidats ainsi que l’absence de discrimination.
Un jury indépendant et professionnel
L’évaluation repose sur la constitution d’un jury indépendant et professionnel, professionnalisé à la certification et dont le rôle est souverain quant à la décision finale de l’attribution ou non de la certification. France compétences précise que :
- le jury est composé au minima d’un binôme ;
- 50% des membres doivent être extérieurs au certificateur ou aux organismes habilités à évaluer ;
- aucun lien, que ce soit personnel ou professionnel, des candidats avec les membres du jury, ne doit exister.
Un procès-verbal doit systématiquement être établi à l’issue des délibérations. Enfin, le règlement de certification doit faire état des mesures mises en œuvre en lien avec sa politique de protection des données (RGPD).
Les référentiels d’activités, de compétences et d’évaluation sont le socle des certifications professionnelles. Bien construits, ils assurent la reconnaissance des compétences, facilitent la mobilité professionnelle, sécurisent le recrutement pour les employeurs et contribuent à l’adéquation entre formation et marché du travail.
Formités vous accompagne dans l’enregistrement de votre certification au RNCP ou au RS
Vous connaissez maintenant les critères principaux pour construire votre dossier de certification pour le RNCP ou le RS. Il s’agit toutefois d’un travail laborieux, qui nécessite de bien connaître les exigences de France Compétences. Voilà pourquoi, nous vous recommandons de bien vous entourer pour mettre toutes les chances de votre côté dans l’enregistrement de votre certification.
Chez Formités, nous avons aidé des dizaines de formateurs et organismes de formation dans le dépôt de leur dossier de certification. Cabinet expert de la formation professionnelle, vous pouvez compter sur notre expérience pour vous accompagner de la rédaction de votre dossier jusqu’à son dépôt sur France Compétences.
Concrètement, nous vous proposons :
- un accompagnement complet ou partiel pour rendre votre formation certifiante ;
- des formations concrètes et directement applicables pour concevoir vos dossiers de demande d’enregistrement de certifications au RNCP ou au RS.
Lancez enfin votre projet de certification professionnelle pour gagner en reconnaissance et accéder aux financements publics ! Formités est à vos côtés pour mener à bien votre projet d’ingénierie de certification étape par étape. Contactez-nous pour en savoir plus.
FAQ – Les référentiels de certification RNCP et RS
Quels sont les critères évalués par France Compétences pour l’enregistrement d’une certification au RS ou au RNCP ?
France Compétences se base sur 9 critères d’évaluation pour l’enregistrement d’une certification RCNP et 6 critères pour une certification au Répertoire spécifique.
Combien de temps faut-il pour construire un dossier de certification complet ?
La durée varie selon la complexité de la certification et l’expérience de l’équipe qui la rédige. En moyenne, il faut compter entre 3 et 6 mois pour rédiger des référentiels solides (activités, compétences et évaluation) répondant aux critères de France Compétences. En vous entourant d’experts, vous gagnez du temps et pouvez réduire ce délai à un mois.
Qui peut m’aider à rédiger les référentiels RNCP ?
La rédaction des référentiels peut être réalisée par l’organisme de formation lui-même, mais il est souvent recommandé de se faire accompagner par un consultant spécialisé ou un cabinet expert comme Formités. Leur expérience permet d’optimiser la rédaction, d’éviter les erreurs fréquentes et d’augmenter les chances de validation.
Quelles sont les erreurs fréquentes à éviter lors de la rédaction des référentiels RNCP ?
Parmi les erreurs courantes :
- des compétences rédigées de façon trop théorique ou trop vague,
- des modalités d’évaluation qui ne reflètent pas de vraies situations de travail,
- des blocs de compétences trop larges ou trop restreints.
Un référentiel doit toujours être concret, observable et aligné avec les besoins réels du marché du travail.